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HomefranceConférence-débat : « Stop au greenwashing ! »

Conférence-débat : « Stop au greenwashing ! »

  • Conférence-Débat organisée par Chronik à l’Académie du Climat
  • Présentation et animation par John Creamer, membre de Chronik

Qu’est-ce que le greenwashing ? Quelle forme recouvre-t-il ? Comment le combattre ? Si l’on pense tout de suite aux publicités pour des vols bas carbone ou des SUV éco-responsables, l’anglicisme recouvre en réalité une réalité bien plus complexe. Car des entreprises aux états, des simples citoyens aux plus éminents scientifiques, le greenwashing prospère à travers des milliers visages et de tactiques. Loin d’être un phénomène unique, il recouvre de nombreuses formes plus ou moins évidentes qui se réinventent sans cesse. Mais comme le montre Aurélien Berlan, Guillaume Carbou et Laure Teulières dans l’ouvrage collectif Greenwashing: manuel pour dépolluer le débat public, si ce type de discours prolifère dans l’espace publique, c’est aussi et surtout parce qu’il réponds à un besoin fondamental au sein de nos sociétés.

Dans son usage le plus fréquent, le terme désigne “toute forme de communication fallacieuse ou frauduleuse concernant les performances écologiques d’un produit (product-level) ou d’une entreprise (firm-level)”. Il se caractérise par des moyens rhétoriques, tel que l’utilisation de termes vagues (eco-friendly, 100% naturel), d’euphémismes (parler de produits phytosanitaires plutôt que de pesticides), ou d’expressions à conotation trompeuse (”biocarburants” ou “gaz naturel”), par l’emploi de déclarations inverifiables ou des promesses évasives (comme les promesses d’EasyJet de faire des « vols 0 émissions d’ici 2050 ») ou encore des techniques subliminales comme l’utilsation d’une couleur ou d’un décor particulier (comme le passage du logo McDonalds en vert en France).

Mais au-delà du discours, le greenwashing est une véritable machine destinée à générer du doute et fabriquer de l’adhésion et du consentement. Née dans les années 1960, à la faveur des mouvement écologistes grandissant, le greenwashing est une manière de museler les alternatives émergente et de vérouiller le débat. Il s’agit pour ces adeptes de prendre contrôle du débat publique, en détournant l’attention, en occultant certains sujets voir en manipulant complètement l’information. Loin de s’opposer au green-bashing, ces deux phénomènes se répondent. Tandis que l’un contribue à attaquer et décrédibiliser les discours écologiques, l’autre impose des fausses solutions pour réorienter les alternatives. Ensemble, ils contribuent à la saturation du public quand aux sujets écologiques.

Comme l’explique les auteurs de l’Actécopol: “La diversité des acteurs qui l’alimentent et le renouvellement constant de la diversité de ses formes suggèrent qu’il remplit des fonctions majeures dans la reproduction de notre société: bien plus qu’un verdissement de façade, le greenwashing apparait comme une manière de nous enferme dans une trajectoire socio-écologique insoutenable.” Le greenwashing se nourrit des biais de notre société moderne (économisme, techno-solutionnisme, pensée en silo, …) pour canaliser la critique et la retourner à son propre compte. A terme, il contribue à dépolitiser les sujet écologique et de retarder les transformations structurelles et donc à vérouiller l’avenir. Au contraire, le combattre, c’est rendre visible la multitidue des alternatives qui existent. Poser la question du greenwashing, c’est donc poser la question de notre modèle de société, c’est se retourner sur nos rêves et nos cauchemars, c’est se réapproprier notre futur. 

  • Cette question, nous nous la poserons le Mercredi 14 juin 2023 à l’Académie du Climat* lors d’une table ronde** avec :
  • d’Emmanuel Ferrand, Maître de conférences HDR en mathématiques à Sorbonne Université et membre de l’Ecopolien
  • Benoit Granier, Responsable alimentation du Réseau Action Climat,
  • Vincent Jacamon, de l’association Pour un Réveil Ecologique.

*Académie du climat : 2 Pl. Baudoyer, 75004 Paris (ancienne Mairie du 4e) – Métros  : Hôtel de Ville (Lignes 1, 4, 7, 14) ou Pont Marie (Ligne 7)

** Inscriptions ici: https://www.academieduclimat.paris/evenements/greenwashing-identifier-decrypter-resister

  • Illustration : Magritte – La voix du sang – Musée Magritte Bruxelles
Nabli Béligh

Nabli Béligh

est universitaire et essayiste. Après des études en droit à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne et à l’Institut Universitaire Européen (Florence), il a enseigné (de 2009 à 2017) les « Questions européennes » et les « Questions internationales » à Sciences Po Paris. Ses travaux et réflexions portent essentiellement sur des problématiques juridiques, politiques et institutionnelles françaises, européennes et méditerranéennes.
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est universitaire et essayiste. Après des études en droit à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne et à l’Institut Universitaire Européen (Florence), il a enseigné (de 2009 à 2017) les « Questions européennes » et les « Questions internationales » à Sciences Po Paris. Ses travaux et réflexions portent essentiellement sur des problématiques juridiques, politiques et institutionnelles françaises, européennes et méditerranéennes.

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